Posons le contexte
Le budget alimentaire va prendre cher ?
Connaitre ses possibilités
Je ne vais pas tourner autour du pot : hors situation de réelle précarité*, peu importe les revenus du foyer, la première démarche incontournable est de connaitre précisément la part de son budget qu’il est possible d’allouer chaque mois à l’alimentation. Et oui, je sais que l’exercice peut paraître un peu fastidieux, mais le jeu en vaut vraiment la chandelle !
Faire un point honnête sur ta situation financière te permettra d’y voir plus clair. L’idéal est de reprendre tes 3 derniers relevés bancaires pour voir la façon dont évolue ton argent : ce qui entre et ce qui sort chaque mois. Pour optimiser la répartition de tes entrées d’argent mensuelles, encore faut-il déjà les connaître avec précision ! Quelles sont les sommes d’argent, fixes et/ou variables, qui entrent chaque mois sur ton compte en banque (salaires, aides, revenus locatifs…) ?
Une fois tes entrées définies, c’est le moment de s’intéresser à tes sorties : quelles sont tes charges fixes (loyer ou remboursement d’emprunt, assurances, téléphonie…) ? Après avoir soustrait ces charges fixes de tes entrées mensuelles, te voilà face au montant à allouer à tes dépenses variables (en commençant idéalement par une épargne mensuelle, mais ce n’est pas le sujet de cet article ;-).
Pour chaque catégorie de dépenses variables (alimentation, carburant, divers…), tu dois te fixer une somme à ne pas dépasser pour respecter tes capacités financières.
Côté alimentation, pour en revenir au sujet de cet article, tu dois savoir exactement quel montant tu peux te permettre de dépenser chaque semaine pour ne pas exploser ton budget. Sans budget, pas de sérénité ! C’est vraiment la première étape et je t’encourage
vivement à t’y atteler si tu ne l’as pas déjà fait, ou récemment fait.
La méthode IMC pour un porte-monnaie en bonne santé !
Tu connais maintenant la somme précise que tu peux dépenser chaque mois et/ou chaque semaine (selon la fréquence de tes
courses) pour nourrir ton foyer ? C’est le moment de passer à ce que j’appelle la « méthode IMC » : inventaire, menus, courses !
Avant d’aller dépenser de l’argent, commençons par voir quel argent tu n’as pas besoin de dépenser !
Faire un point chaque semaine sur le contenu de ton réfrigérateur/congélateur et dans tes placards peut vraiment faire
toute la différence ! Sois la plus précise possible pour savoir exactement ce qu’il te reste, surtout en ce qui concerne les denrées fraîches périssables et les produits dont la DLC (date limite de consommation) approche. Ce serait dommage de gaspiller l’argent
que tu as déjà dépensé (sans parler de l’impact environnemental…) !
Une fois ton inventaire établi, attelle-toi à la phase de définition de tes menus. Pas le peine de sortir tous tes livres de cuisine ou de te
ruer sur Internet pour trouver moult recettes à réaliser : la simplicité est l’amie du budget ! Cantonne-toi à tes plats simples dont tu
maitrises la réalisation en te basant sur les denrées que tu
possèdes déjà.
Prendre le temps de définir (idéalement en famille) un planning type de menus hebdomadaires peut te faciliter l’étape des menus. Il suffit
de décider en amont quel type de plat sera consommé chaque jour de la semaine puis de le décliner chaque semaine en fonction de ce
qu’il reste dans tes placards et des produits de saison. Par exemple : gratin le lundi (dauphinois, hachis, légumes farcis…), plat
de céréales accompagné de légumes le mardi (riz, épeautre, sarrazin, millet… chaud ou en salade selon la saison), pâtes le
mercredi (lasagnes, carbonara, bolognaise…), tarte salée le jeudi (quiche, pizza, tourte, tarte aux légumes…) ; bref, tu saisis le concept ! Simple et efficace !
Une fois tes menus fixés, note simplement les ingrédients qui te manquent sur ta liste de courses (tu peux télécharger gratuitement un PDF te permettant de réaliser les 3 étapes de la méthode IMC dans la rubrique « C’est cadeau ! » de mon site ;-). Avec le temps,
c’est le moment où tu peux encore faire quelques ajustements niveau budget : si tu te rends compte que le coût des ingrédients
manquants pour la réalisation d’un plat risquent de faire exploser la note, tu peux toujours modifier la liste de tes menus. Plus facile que de faire marche arrière à la caisse !
Vient alors l’étape des courses : c’est LE moment de t’en tenir à ta liste, sinon tous les efforts que tu as faits ne pourront pas payer !
Résiste aux pseudo promotions (qui n’en sont souvent pas…) et cantonne-toi aux denrées dont tu as besoin pour la réalisation des
plats de la semaine et autres produits de nécessité quotidienne que tu auras notés sur ta liste.
Les avantages du drive ou des courses en ligne
Bien que je ne puisse que t’encourager à soutenir les commerces locaux autant que possible, je dois aussi reconnaître que les
services de courses en ligne peuvent vraiment te permettre d’équilibrer ton budget. D’ailleurs, il existe de plus en plus de
systèmes de drive même chez de petits commerces de proximité : gain de temps et d’argent à la clé !
Le premier avantage d’un drive est de te permettre de voir « en direct » l’évolution du montant de tes achats avant de les payer et
de réajuster facilement le contenu de ton panier virtuel en le modifiant avant de passer au paiement. En faisant tes achats en
ligne, tu es aussi moins tentée de craquer sur des articles hors liste si c’est un de tes points faibles ! D’ailleurs, petite astuce
supplémentaire pour ne pas craquer quand tu fais tes courses, en magasin ou sur Internet : pense à les faire le ventre plein pour que
l’envie de manger ne vienne pas ébranler toutes tes bonnes résolutions !
En ce qui me concerne, je suis adhérente à une épicerie bio en ligne (La Fourche en toute transparence 😉 depuis 3 ans maintenant
et cela nous a énormément aidés à équilibrer notre budget alimentaire sans rogner sur la qualité. Le principe de ce type de service est simple : moyennant une adhésion annuelle, tu accèdes à des réductions à l’années (de 10 à 30% en moyenne, voire plus) sur l’achat de tes courses. Il y a généralement une période d’essai gratuite pour voir si ce système te convient ; chez nous, l’essayer a été l’adopter (d’autant plus que j’ai adhéré en janvier 2020, je te laisse imaginer comme cela nous a été utile dès le mois de mars suivant…) !
Petit aparté : si tu as envie de te faire ta propre opinion, je possède un code de parrainage (ORGANIZEN20, à entrer dès ton inscription) pour te permettre de bénéficier d’une réduction de 20 euros sur l’adhésion annuelle (qui passe de 59 à 39 euros) à la fin de ta période d’essai si tu souhaites poursuivre l’aventure avec la Fourche.
Faire la chasse au gaspillage alimentaire
Impossible de te parler de gestion du budget alimentaire sans évoquer le gaspillage alimentaire. Quand on découvre que 50% des
produits achetés finissent à la poubelle, on comprend qu’il s’agit d’un véritable fléau écologique et économique… En faisant chaque
semaine ton inventaire, tu devrais déjà limiter ce type de gaspillage.
Attention aussi au gaspillage alimentaire invisible du quotidien ! Je parle de tous ces petits restes qui finissent souvent à la poubelle…
Ici, je ne jette RIEN ! Même quelques cuillérées d’un plat (ou les restes des assiettes en toute transparence !) sont mis dans des
contenants adaptés puis placés au réfrigérateur dans l’attente d’être réutilisés, tels quel ou dans une nouvelle préparation, et
consommés les jours suivants. Ici, je prévois désormais 2 « repas de restes » dans notre menu hebdomadaire car il y a toujours de
quoi faire ! Ces repas type « buffet », composés d’une multitude de petits restes réchauffés ou arrangés, font d’ailleurs partie de nos repas préférés car chacun(e) va piocher en fonction de ses préférences !
Mais il est possible d’aller encore plus loin pour concilier la santé de la planète et celle de ton portefeuille ! De plus en plus de magasins
d’alimentation (y compris en ligne, c’est le cas de La Fourche) proposent en effet des rayons anti-gaspi contenant des produits en
date courte à des prix réduits. SI ces produits font partie de ta liste : bingo !
Sinon, peux-tu remplacer un article ou plus de ta liste par un ou quelques produit(s) en date courte ? Avec un peu d’imagination, on peut facilement faire de petites modifications qui font une vraie différence à l’année sur le budget. De mon côté, je vais chaque semaine faire un tour dans le rayon « dates courtes » du magasin où je fais mes courses : « Les petits ruisseaux font les grandes rivières », me disait ma grand-mère !
Autre astuce qui a littéralement révolutionné notre budget alimentaire (baisse de 20 à 30%) : l’achat de paniers anti-gaspi via des applications dédiées. J’utilise les services de Too Good To Go et de Phenix car les magasins bio les plus proches de chez moi sont inscrits sur ces plateformes. Le principe est le suivant : moyennant une somme d’argent, variable selon les commerces et
payable en ligne, on récupère un panier composé d’invendus du jour à des prix imbattables. Ici, je paie généralement autour de 4 ou
5 euros pour des paniers avoisinant un montant de 15 à 20 euros : la différence de prix est énorme !
Il te suffit de télécharger ces applications pour voir si l’offre est intéressante autour de chez toi ; malheureusement, c’est encore
parfois inégal selon la localisation géographique mais la bonne nouvelle c’est que cela se répand de plus en plus et que tu peux y participer en demandant à tes commerces habituels d’y adhérer !
C’est ce que j’ai fait et mon magasin, qui ne connaissait pas ce service, a profité de la présence d’un stagiaire pour l’affecter à cette
mission.
Cependant, cela te demandera un peu plus de gymnastique mentale pour composer tes menus car tu achètes alors une partie de tes ingrédients « à l’aveugle ». Ici, pour pallier cet inconvénient, j’ai choisi de récupérer des paniers les vendredis et samedis soir la
plupart du temps ; comme j’établis mes menus pour la semaine qui arrive le dimanche, j’intègre le contenu de mes paniers dans mon
inventaire et la boucle est bouclée !
Dernière remarque concernant les paniers anti-gaspi : l’aspect (sur)emballé (parfois très important) quand on est engagés dans
une démarche zéro déchet et la présence de produits incompatibles avec ta façon de t’alimenter (produits animaux et/ou d’origine animale si tu es végétalienne ou végétarienne, intolérances et/ou allergies alimentaires éventuelles…) sont à prendre en considération. Bref, à toi de tester et de voir ce qui te convient, je suis juste là pour te partager ce qui a fonctionné pour notre budget !
Manger gratuitement ?
Il existe enfin certaines alternatives te permettant d’avoir accès à un certain nombre de denrées alimentaires sans dépenser le moindre centime… mais à condition d’être prête à imaginer de nouveaux paradigmes, voire à faire sauter quelques barrières mentales !
Du glanage après récolte, en passant par le potager (individuel ou partagé), mais aussi le troc de services sans oublier le freeganisme
(récupérer dans les poubelles sur la voie publique, et oui : c’est légal !), il existe une palette de possible à envisager pour alléger ton
budget alimentaire ! Mais je suis obligée de m’arrêter là pour aujourd’hui car je pourrais écrire pendant des heures sur le sujet et
cet article est déjà assez long !
Si ces thématiques t’intéressent, n’hésite pas à venir me le dire en commentaire. Tu peux aussi partager tes propres astuces budget alimentaire : les bonnes idées sont faites pour être partagées !
Si tous les foyers sont impactés par la hausse des denrées alimentaires, pour certains la marche de manœuvre est infime.
Quand on vit déjà en dessous du seuil de pauvreté et dans la précarité, la seule question qui se pose au quotidien peut malheureusement se résumer à pouvoir manger… Il ne faut pas hésiter à se tourner vers des structures adaptées pour trouver des solutions : prendre rendez-vous auprès d’un CCAS, solliciter les banques alimentaires ou les associations qui viennent en aide aux plus démunis. Des aides et des solutions existent mais il faut souvent creuser pour les trouver…